L’exemple à suivre fleure bon le camembert et la tarte aux pommes… En effet, depuis le printemps 2024, la Normandie, terre de bocages et de plaines, a lancé un tarif bas carbone.
Mais qu’est-ce-que cela signifie ? Et comment cette initiative pourrait-elle révolutionner le tourisme en accélérant sa transition écologique ?
Le principe est simple : 10% de réduction sont appliqués sur l’entrée des sites touristiques participants pour les visiteurs venus en mobilités douces (train, vélo…).
Avec le soutien de la Région Normandie, de l’ADEME et de la SNCF, la Normandie a lancé en 2024 le tarif bas carbone sur tout son territoire. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 90 sites culturels et touristiques normands qui ont rejoint l’aventure. Offices de Tourisme, sites de visite, musées, prestataires d’activité… tous jouent le jeu et récompensent les visiteurs qui prouvent leur arrivée écolo (billet de train du jour, photo du vélo datée…). Et ça paye, parce que l’incitation financière reste aujourd’hui encore le meilleur levier pour modifier les habitudes.
Alors, prêt(e) à se la jouer Kévin Vauquelin en Normandie ? Succès garanti !
Né en 2021, déployé en 2024
L’idée est partie d’une réflexion simple : on ne peut pas contrôler le moyen de transport des visiteurs, mais on peut certainement les encourager à adopter de bonnes pratiques. Et comme on dit en Normandie, « si tu veux du cidre, il faut bien secouer les pommes », alors le Centre Juno Beach n’a pas hésité à bousculer les habitudes.
Pour les responsables du centre, le lien entre commémoration du passé et préservation du futur est évident. Pour eux, « la menace principale contre la paix dans le monde, ce sont les désordres climatiques ». Difficile de ne pas comprendre le parallèle et de ne pas saisir l’ampleur de leur engagement.
Carbone en baisse, avantages en hausse
Pour la région Normandie, la mise en place du tarif bas carbone est un pari 100% réussi. Depuis le printemps 2024, la région a vu un nouveau public s’intéresser à son territoire, une clientèle plus sensible aux problématiques climatiques.
Mais le grand gagnant dans tout ça, ce n’est pas la région mais bien le secteur touristique. Cette initiative décarbone le secteur et montre la voie pour les générations futures.
C’est d’ailleurs une des volontés mise en avant par la région Normandie. Michael Dodds, le directeur du Comité Régional du Tourisme de Normandie a déclaré qu’il est important de «prouver que le tourisme est un secteur capable de concilier activité économique et conscience environnementale ».
La Normandie, qui attire en moyenne 6 millions de touristes par an, a décidé d’agir sur un pôle encore trop gourmand en ressources carbones dans le secteur du tourisme : la mobilité. Pour rappel, l’ADEME a publié en octobre 2021 le bilan des émissions de gaz à effet de serre du secteur touristique en France, bilan qui mentionne que « 77% des émissions de CO2 du secteur sont liées aux déplacements des voyageurs ».
Une initiative réussie et saluée aux Trophées Horizons 2024 de l’ADEME. Lors de cette remise de prix qui « vise à récompenser et mettre en lumière les initiatives les plus inspirantes, innovantes, remarquables, en matière de tourisme durable », la Normandie a remporté le trophée « Mobilité et Gestion des flux touristiques » grâce à son innovant tarif carbone.
Et si on allait plus loin ?
On vous a déjà parlé de notre MaaS Touristique ? L’outil qui simplifie les itinéraires touristiques.
Et si l’avenir du tarif bas carbone et celui du MaaS devenaient indissociables comme les crêpes et le caramel au beurre salé le sont en Normandie ?
Imaginez : notre outil irait encore plus loin en intégrant la billetterie. Les voyageurs pourraient payer leur entrée dans des sites touristiques directement via l’application Loopi. Et au moment de régler, un tarif bas carbone serait automatiquement appliqué à ceux qui ont utilisé des transports durables pour se rendre sur place.
Le fonctionnement du tarif bas carbone s’en trouverait automatiquement simplifié : les sites n’auraient plus à vérifier l’éligibilité des tarifs et les usagers n’auraient plus à fournir des justificatifs pour en bénéficier.
Cette simplification inciterait probablement les destinations à mettre en place le tarif bas carbone sur leur territoire, à l’image de la Normandie.
Parce qu’une question persiste : pourquoi cette initiative reste-t-elle encore unique en France ?